Bienvenue dans cet article consacré aux automobiles hautes performances et leur technologie. Tu vas découvrir une auto qui n’a pas peur d’emmener son conducteur à des vitesses plus que rapides.
Cette auto est la Lamborghini Aventador SVJ, la version haute performance de l’Aventador SV. Pour proposer encore plus de performances, Lamborghini a concocté une technologie exploitant les lois de l’aérodynamique. Cette technologie baptisée ALA, c’est ce dont je vais te parler dans cet article.
Voiture de série la plus rapide sur le Nürburgring Nordschleife
Le 26/07/2018 la firme italienne a annoncé que la Lamborghini Aventador SVJ venait d’établir un nouveau record du tour du circuit du Nürburgring pour une voiture de production.
L’Aventador a réalisé un temps de 6:44:97 minutes ce qui est une bonne seconde plus rapide que la précédente détentrice du record, rien que ça ! La voiture qui avait le précèdent record était la voiture tout électrique de chez NIO construite avec les équipes de chez NextEV, l’EP9 et ses 1342 chevaux 😃 qui avait tourné en 6:45:90 minutes sur le Nürburgring.
À noter que quelques mois plus tôt, la Lamborghini Huracan Performante boucla le circuit allemand en 6:52:00 minutes, tout juste 8 secondes plus lent. Par ailleurs, l’Aventador SV réclamait 6:59:73 minutes en 2015 soit une différence de 15 secondes avec la version SVJ.
Qu’est ce qui a permis à l’Aventador de gagner ces 15 secondes et que signifie le sigle SVJ ? C’est ce que nous allons voir par la suite.
Focus sur la détentrice du record
Rappelons que l’Aventador première du nom est sortie en 2011 et disposait du V12 de 700ch, en 2015 la version SV (SuperVeloce) faisait 750ch. Plus récemment, en 2017 l’Aventador subit une réelle mise à jour et plusieurs améliorations apparaissent, le moteur développait 740ch. C’est sur cette dernière version que se base la SVJ (SuperVeloce Jota) et selon les dernières informations, le moteur V12 monterait à 770ch soit environ 20ch de plus que la version SV. On peut ajouter à cela, une version 2.0 du système A.L.A. sur lequel nous allons porter notre attention et qui pourrait être la botte secrète de la SVJ lui ayant permis de réaliser le record du tour pour une voiture de production.
Une technologie gagnante : ALA
La technologie ALA (pour Aerodynamica Lamborghini Attiva) est un système ingénieux qui combine un maximum d’appui aérodynamique avec un minimum d’usure pneumatique. Allons voir ci-dessous comment cela fonctionne.
De nos jours, la quête de vitesse se déroule en 3 phases.
La première est de se concentrer sur le moteur dans le but d’avoir une puissance maximale.
Ensuite, la seconde est d’alléger au maximum la voiture en éliminant les pièces superflues et en utilisant des matériaux ultra légers .
Enfin la dernière est de travailler l’aérodynamisme de la voiture car la force d’appui et la pénétration dans l’air jouent un rôle très important dans la recherche de performance. C’est donc à ce moment que rentre en jeu la technologie ALA.
Sur l’Aventador SVJ, elle va intervenir à l’avant de la voiture au niveau du spoiler et à l’arrière sur le becquet. Le spoiler et le becquet sont actifs car ils contiennent chacun une pièce papillon ou volet contrôlé électroniquement par la voiture permettant de jouer sur le trajet des flux d’air.
A l’avant : le volet spoiler
Il est situé à l’entrée du spoiler, sur la partie supérieure. En position inactive, il n’interfère pas avec le flux d’air entrant autour du spoiler. Le flux d’air traverse le spoiler lui permettant de réaliser sa fonction. En position active, le volet pivote pour dévier le flux d’air dans un canal lui permettant de ne plus intervenir sur le spoiler.
A l’arrière : le volet becquet
Celui-ci est situé sur le capot moteur (à l’arrière donc), en contrebas du becquet. En position inactive, le volet obstrue le canal remontant jusqu’au becquet. L’air circule simplement au dessus et en dessous du becquet. En position active, le volet pivote pour laisser entrer le flux d’air dans le canal. Celui-ci remonte jusqu’à la partie inférieur du becquet.
Finalement, cette technologie n’a pas l’air si complexe. C’est deux simples pièces qui pivotent et c’est parti pour faire des records sur la piste… Il est quand même nécessaire d’expliquer quels sont les bénéfices et phénomènes engendrés par tel ou tel positionnement des volets. Prenons des cas concrets rencontrés sur la piste.
En virage et au freinage, ça appuie fort
Lors d’un freinage, la technologie A.L.A. est en inactive, les deux volets n’agissent pas sur le flux d’air. Le spoiler est parcouru sur toute sa surface par ce flux d’air. Permettant d‘augmenter la force d’appui à l’avant de la voiture. A l’arrière, le becquet est également parcouru par le flux d’air qui crée une zone de pression. Ceci augmentant la force d’appui sur la voiture. Ceci permettant d’améliorer la capacité de freinage de la voiture ainsi que sa stabilité. De plus, le spoiler et le becquet créent une force qui s’oppose au déplacement de la voiture. Donc ils la ralentissent augmentant la capacité de freinage.
A pleine vitesse, ALA entre en piste
Lors de l’accélération de la voiture, pied au plancher, la technologie A.L.A. intervient en actionnant les deux volets. Le volet du spoiler dévie l’air qui ne parcourt plus la longueur du spoiler. Il crée moins de force d’appui aérodynamique et de résistance au roulement. Le volet situé en dessous du becquet s’actionne également pour créer un flux d’air qui remonte le long du becquet. Ainsi, ce flux d’air va perturber l’air circulant autour de celui-ci en créant des turbulences. La force d’appui et celle qui s’oppose à la poussée du véhicule diminue. Résultat, la voiture accélérera plus rapidement et sa vitesse de pointe sera améliorée.
Une technologie simple et réactive
La technologie ALA développée par Lamborghini possède plusieurs avantages ; contrairement à d’autres technologies où ce sont les éléments comme les spoilers et becquets qui modifient leur orientation. Donc l’appui aérodynamique créé. Celle de Lamborghini modifie la circulation des flux d’air autour de ces appendices aérodynamiques. Cela nécessite moins de pièces en mouvement donc un poids plus contenu et une fiabilité améliorée.
De plus, les deux volets qui agissent à l’avant et à l’arrière de la voiture peuvent changer de position. Ceci en quelques dixièmes de secondes et ainsi permettre à la voiture de modifier son appui aérodynamique instantanément. En fonction des besoins rencontrés. On peut alors facilement imaginer que sur un circuit, les accélérations, prises de virage et freinages peuvent s’enchaîner à un rythme élevé. Surtout avec plus de 700cv sous le capot !
Je te propose de continuer en lisant mes deux articles sur le thème de l’aérodynamisme automobile (Apprendre l’aérodynamisme — Améliorer l’aérodynamisme de ton auto). Ensuite tu peux aussi faire le tour des articles liés aux voitures à hautes performances par ici !